PIERRE CAPONY
J'ai entendu dire qu'il a longtemps été connu sous le nom de Pierrot l'accordéoniste, le gars tout penaud mal fringué dont personne ne se méfiait et à qui on aurait confié son or les yeux fermés. Cette couverture, Capony l'utilisait pour escroquer ses proies au poker, les dépouillant ainsi de tous leurs biens par des combines un peu douteuses...
Jusqu'à ce qu'un soir ne sonne l'heure de la revanche pour tous ceux qu'il avait jadis escroqué...
La légende dit qu'il se retrouva cette nuit-là nu comme un vers, en prison dans une cellule, au clair de lune avec une quarantaine de taulards mal lunés, un harmonica accroché en guise de feuille de vigne...Lui, aime à rappeler qu'il s'en est plutôt bien sorti !
DON REGLIONI
A vrai dire, Je ne me souviens plus la première rencontre avec Don Pedriko Reglioni, c'est comme s'il avait toujours fait partie du « Black coffee ».
Certains racontent qu'il a beaucoup voyagé même fait le tour du monde, mais lui n'en parle jamais. Les gens le surnomment le p'tit Mozart, il paraît que son père l'aurait traîné partout étant môme, exhibant son pianiste prodige, « trop petit pour toucher la pédale, mais déjà parmi les plus grands »...
A voir comme il aime à rester dans l'ombre, il semblerait bien qu'il fuit la lumière, comme le souvenir d'un passé amer.
FLAG
«J'ai grandi dans ce que ma famille appelait la Ville Urbaine, jusqu'à mes 11 ans je crois, enfin jusqu'à ce mes parents décident de racheter un ancien séchoir à tabac, perdu dans un no mans land.
Mon frère avait mal accepté le retour à la terre, alors mes parents lui avait laissé croire qu'il pourrait un jour monter son bar à lui, dans cette vieille baraque perdue ... histoire de lui faire avaler la pilule... Tu parles, un bar dans un No mans land ça n'avait aucun sens...
Mais mon frère s'était pris au jeu... il avait fabriqué une pancarte, où il avait inscrit « Black coffee » puis il avait regroupé les instruments de mon père, récupérés ici et là, entassés un peu partout dans des cartons encore à défaire. #_NEXT_CELL_#En créant ce Piano bar, il allait influencer nos vies d'une manière qu'aucun d'entre nous ne pouvait soupçonner alors...
Les gens, qu'on avait jamais vu passer avant, s’arrêtaient voyant la pancarte «Black coffee» à peine bricolée. Sans qu'on sache vraiment d'où tout ce monde venait, les musiciens se sont mêlés au décor, ma mère a commencé à servir quelques bières aux artistes assoiffés qui réclamaient...
Et comme un bar attire les musiciens comme la lumière attire les insectes, on n'a plus jamais été seul au No mans Land! C'est comme ça qu'on s'est rencontré.»
SWEETY CANDY
La première fois qu'il a passé la porte du Black Coffee on en menait pas large...Il faisait bien 3 mètres sur 2 et il traînait accroché à une corde, un gars qui manifestement n'avait pas dû avoir le temps de s'habiller... « Mais non les gars, c'est pas ce que vous croyez... » nous dit-il.
Sweety Candy, c'est l'histoire d'un bassiste taulard qui aura attendu pas loin de 8 ans que son ami alcoo-mnésique ne lui apporte une corde de contrebasse pour qu'il s'évade. Le soir où enfin il s'apprête à prendre la fille de l'air, c'est là qu'on balance dans sa cellule ce type nu avec un harmonica en guise de feuille de vigne. Sweety Candy sous ses airs de dur à cuire tatoué ne laisse pas un pauvre musicien à l'air innocent comme Capony se faire lyncher sous ses yeux. Il décide de l'embarquer avec lui, vers la liberté.
Je crois que je n'ai jamais vu Candy arrêter de sourire depuis qu'il s'est fait la belle...Comme quoi, on se fait de fausses idées parfois, quand les gens franchissent la porte des bars...
MANU L'ANTILLAIS
Puis est arrivé Manu, l'antillais. Les gens disaient qu'il avait appris la batterie en cassant des cailloux et que c'était de là que lui venait son sens du rythme, comme une machine, indécrochable... Les gens inventent parfois de ces choses...
En fait son boulot c'est de les soigner les gens : Manu c'est plus le genre docteur en blouse blanche que pyjama rayé. Les types qu'il a soigné confient qu'il est un peu noir mais que c'est un bon !
Il paraît que Manu serait capable d' entendre leurs cœurs, rien qu'en regardant leurs pupilles...et que c'est de là qu'il tirerait sa Puls'... Ah ! Les gens... Les gens racontent parfois de belles choses... Après tout, la pulsation c'est un peu le battement du cœur de la musique, non !